Horloge comtoise époque 1870 / 1880. Cadran en émail marqué "G.Etchegaray à Espelette". Entourage ovale en laiton estampé. Balancier lyre à 7 branches en laiton. Décor polychrome, roses et feuilles vertes cerclées de blanc et arabesques.
Il faut que je vous raconte. Hier je suis entré dans une vieille maison basque du côté de Ahaxe. Tout le mobilier d'origine était posé là, dans des états assez divers. Un vieux phono sur une table, un vaisselier et quelques autres vieux meubles. Il y avait deux comtoises dont l'une datait de 1820 environ. Probablement cette comtoise n'avait jamais été révisée. Pourtant, après avoir exercé une légère poussée la comtoise a repris vie, comme si c'était normal qu'un objet remontant au début du 19ème siècle redémarre de cette manière. J'avoue avoir été très ému dans cette maison, dans laquelle on pouvait sentir la vie qu'il y eut dans l'autre siècle et l'autre millénaire. La comtoise disait peut-être dans son langage, rien n'est perdu. Réveillé de son atrophie peut-être demandait-elle où se trouvaient aujourd'hui ce monsieur et cette dame qui autrefois entraient et sortaient de cette maison et remontaient mes vieux poids en fontes et tournaient la manivelle du phono. Ça c'est mon truc, peut-être une idée que j'ai gardé de l'enfance, mais je suis persuadé que les objets sont vivants. Comme disait Gérard de Nerval dans son poème "Vers dorés" : "Crains dans le mur aveugle un regard qui t'épie ; À la matière même un verbe est attaché ..." Je prête aux objets une présence, une évidence, presque une amitié. Je pourrais vous parler de mon vélo ou de quelques livres et des horloges avec qui je converse.
Sur cette photo (ci-dessus) on peut voir comment le veinage du sapin était utilisé dans la décoration pour faire l'illusion d'un travail de marqueterie. On aperçoit nettement le veinage du sapin vertical et clair qui fait contraste avec celui plus foncé du faux-bois.